Le coeur de brume de Lola…

Dans cette œuvre nous retrouvons des éléments marins et l’ambiance portuaire, chers à Nicolas de la Casinière.
Nous pouvons identifier le pont transbordeur de Nantes qui fut détruit en 1958. Voici comme Nicolas de la Casinière se présente :

Bien après le néant

Au début, était le néant. Puis très vite, la peinture à l’eau, le vin rouge qui tache, et l’eau de mer ont été simultanément inventés. Et ceci, bien sûr, bien avant que l’eau chaude, le beurre salé et les souliers de marée bosse ne soient inventoriés.

Un grand nombre d’années lumières ont passé depuis, et l‘accordéon à musique qui danse, la mouette rieuse, et finalement la fenêtre gronde ouverte sont venus sajouter au patrimoine des grandes conquêtes de l‘humanité, inscrites en lettres capitales dans le Grand Livre de la Connaissance. Résonnez musettes, sonnez trompettes. Donnez tempête, et faites trempette.

Mais hélas, les couteaux dans le dos, le tango fatal et le nervous breakdown des hippocampes ne tardèrent à obscurcir ce trop joyeux tableau. Puis, si l‘on en croit les livres d’histoire, l’estomac barbouillé, le tangage, le ciel trop gris et les maisons qui penchent sur le quai achevèrent de dramatiser la situation.

Enfin, un jour, mais c’était peut être la nuit, et sans qu’il y ait véritablement de relation de cause à effet, un quidam, un certain Nicolas de la Casi-on-ne-sait—trop- quoi, finit par naître incidemment, pas plus prévenu du tout de ce qui l’avait précédé que des quidams chargés de le suivre c’était trop tard pour remodeler le monde, qui ne s’était pas fait en un jour, comme chacun sait. « Il faut donc faire avec, lâcha-t-il entre deux biberons, puisque tel est mon destin.  » En effet, tel était son destin.

C’est ainsi que le jeune bébé s’en allait devenir ce personnage très connu des gens qui le connaissent. Mais des autres non.

Et voilà, on en est là.