Le Chemin des Douaniers

Première pierre (sépia foncé) :
Je dessine un canevas libre. Des formes humaines apparaissent, des bribes de mots, des lignes accidentées, des traces… Nous sommes sur le sable, sur la côte peut-être … Que font ces personnages sortis du crayon, où courent-ils ?
Deuxième pierre (vert) :
L’herbe envahit et mange certaines zones de mon dessin. Des ajoncs ? De la bruyère ? Les personnages deviendraient-ils des souvenirs ? La dimension du temps s’installe…
Troisième pierre (rouge vermillon) :
Une tête portant haut de forme, oblitère le centre de l’image en formation, comme un fanal.
Quatrième pierre (caramel) :
Du sable, l’amorce du cadre d’un miroir. Appel au sommeil, ouverture sur l’inconscient.
Cinquième et dernière pierre (bleu) :
La nuit arrive, la lune s’allume… Le re et s’ébauche sur la glace.

Me voilà au terme provisoire d’un épisode graphique et imaginaire. Arrivé, non pas, dans un pays qu’on ne peut situer sur une carte, mais bien plutôt, dans « un de ces lieux qui nous sont en communs » : un sentier côtier. Là, où tout le monde passe un jour, une nuit ou l’autre, laissant sa trace éphémère sous la lune.
Appelons-le : « Le chemin des douaniers »

Jean Fléaca septembre 1991.

Le chemin des douaniers est la 13ème édition de l’Artothèque de Nantes.
Lithographie 5 couleurs sur papier Velin d’Arches 250g, elle fut réalisée en 35 exemplaires à l’automne 1991 au Musée de l’imprimerie de Nantes.

Inventée au XVIIIème siècle en Allemagne, la lithographie (du grec lithos, « pierre » et graphein, « écrire ») est une technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire.