Juliette MONBUREAU

Ex voto – Raclée

2018-2020 | Polyptyque, 16 dessins informatique d’après vidéo et impression sur papier velin. 4 revues accompagnent l'oeuvre. | 90 x 144 cm (encadrée) | EAM59A-P

  • POINT TECHNIQUE
  • 16 dessins encadrées séparément (chaque encadrement : 24x30cm)
  • 16 clous au mur
  • envergure totale : 90 x 144 cm

Il y a quelques années, alors que je visitais la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, à Marseille, j’ai été saisie par le mouvement et la force théâtrale qui émanent des ex-voto couvrant une bonne partie des murs de la basilique. Mon regard passant d’un tableau à l’autre, c’est mon propre corps qui me semblait passer d’un bateau perché au sommet d’une vague gigantesque au même bateau plongeant dans le tumulte des eaux ; c’est ma propre âme qui subissait la colère des océans.
Plus tard, j’ai fait une nouvelle rencontre saisissante en visionnant un film documentaire : Dutch Harbor, where the sea breaks its back, réalisé par Braden King et Laura Moya, noir et poétique voyage dans un port de pêche industriel de l’Alaska.
Ces deux rencontres successives m’ont interpellées quant aux conditions de vie et de travail des marins et quant au rapport magique qu’ils entretiennent avec la mer. Ce lien sacré est-il resté immuable au cours de l’histoire des pêches et des pêcheurs ? Ou s’est-il modifié avec les techniques de pêche et, plus récemment, avec l’industrialisation de la pêche ?
Je me suis alors engagée dans un travail de recherche documentaire et de rencontres avec des pêcheurs professionnels et des personnes dont le métier est fortement lié à la pêche. J’ai peu à peu découvert ce métier et cette culture que je ne connaissais jusqu’alors pas du tout.
Mon travail a porté sur la relation qu’entretiennent les pêcheurs avec la mer et l’évolution de cette relation à partir de l’après-guerre. De ce fait, il interroge l’évolution de la situation des marins pêcheurs, à travers la période des-dites « 30 glorieuses », puis à travers celle qui a vu apparaître la notion « d’épuisement des ressources » et enfin à travers la période qui nous est contemporaine, où les discours idéologiques relayés par les mass-médias entravent toute volonté de compréhension de la situation.
Par voie de conséquence, ce travail interroge les effets de l’industrie et du néo-libéralisme sur notre humanité.
J’ai rencontré une vingtaine de pêcheurs et de personnes dont le métier est en relation avec des pêcheurs et j’ai également fait des recherches documentaires sur le sujet, en axant sur la grande pêche et en partant du Finistère mais en élargissant à l’ensemble de la pêche.
De cette recherche et de ces rencontres, j’ai tiré 4 grandes idées, qui suivent en partie une chronologie de la pêche à partir de l’après-guerre.
Partie 1 : Sacrée
La mer comme élément sacré, magique et crucial pour l’homme. J’interroge cet aspect magique et les rapports que l’homme (et plus  particulièrement le pêcheur) entretient avec elle. Bien que mise à mal par l’industrie, cette  notion traverse les âges.
Partie 2 : Pêche au Gros
Dans le droit fil de l’idéologie des «30 glorieuses », la modernisation de la pêche après guerre et jusque dans le milieu des années 70, l’enrichissement des marins pêcheurs et les espoirs que cela a pu faire naître.
Partie 3 : Raclée
Avec les crises pétrolières, la récession, l’épuisement des ressources et les primes à la casse : la faillite des pêcheurs, la désertion du métier par les plus jeunes, les difficultés à exercer convenablement son métier. Cette période s’étend jusqu’à aujourd’hui.
Partie 4 : Vents Contraires
Mise en relief des différentes idéologies qui sont en jeu aujourd’hui dans le domaine de la pêche, en lien avec l’accaparement des mers et la financiarisation du vivant.

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