Ballade

• POINT TECHNIQUE
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Cette œuvre est spécifique du travail de Valerio Adami. Deux figures aux formes « grossies » sont cernées d’un trait noir délimitant des aplats de couleurs vives qui évoquent l’univers de la bande dessinée ou les vitraux des églises. L’artiste s’est inspiré d’un des chapitres de Candide de Voltaire. Le visage de l’écrivain figure dans un médaillon (accompagné de l’écriture anguleuse de l’artiste : Voltaire), autour duquel se mêlent les deux danseurs.  » À Montmartre, dans l’atelier de Valério Adami, la grande table sur laquelle il a l’habitude de dessiner est pleine de livres. Parmi ceux-ci et au hasard, Dante, Goethe, Schiller, Rilke, Joyce, Ezra Pound, W.H. Auden et Leopardi. « Ma lecture du matin est la marche d’approche avant l’escalade », peut-on lire dans les carnets du peintre, récemment parus sous le titre « Les règles du montage ». Ainsi Candide de Voltaire et le chapitre seizième où il est conté « Ce qui advint aux deux voyageurs avec deux filles, deux singes et les sauvages nommés Oreillons » ont inspirés Ballade. Le visage de Voltaire y figure dans un médaillon autour duquel s’organise et se danse un étrange pas de deux. Sur la table, bien plus que les livres, omniprésent, le dessin, crayon et gomme confondus. Le dessin mais aussi le designo italien qui implique l’idée d’une proposition. « Le contour, celui qui donne le sens des choses…le contour où se trouvent la forme interne, l’espace environnant et tout ce que la ligne cherche », dit Adami qui ne cache pas son admiration pour Andrea Appiani et qui aime à rappeler que, tout jeune homme, il dessinait huit heures par jour à l’académie de Brera à Milan. « Un dessin se met debout quand il passe de l’horizontale de la table à la verticalité de la toile » note encore le peintre ; le 25 août 1977. La toile et la cimaise appellent, nécessitent l’intervention de la couleur. Valeur symbolique, elle intervient comme instrument de lecture du dessin », comme « la voix est l’instrument de lecture, de l’écriture » précise Adami, ce qui nous ramène à la table, aux livres, au papier et au coup de crayon, celui qu’il privilégie dans l’instant où chaque jour commence.  » Maïten BOUISSET Estampes et Révolution, 200 ans après Ed. Ministère de la Culture 1989