Eloge de l’italique

Éloge de l’italique (1989), l’une de ses oeuvres emblématiques, est un objet-livre évoquant la collection blanche chez Gallimard, dont la forme est légèrement penchée. Dans un esprit tautologique, il incline l’objet « italique » afin de lui rendre hommage.
Faire coïncider la forme et le sens, la matière et la signification, c’est à quoi tend le système qu’il met en place. Utiliser l’italique, c’est voir le monde de biais, mais aussi travailler sur le principe de la citation, des paroles rapportées et, dans le cas de Claude Faure, légèrement modifiées. Sa stratégie est celle d’un poète car c’est le langage chez Claude Faure, qui se construit, se forge, se façonne.
Entre l’interprétation littérale et la traduction en objet, Claude Faure ne choisit pas : il donne à ses oeuvres, qui sont chaque fois le résultat non seulement d’actes physiques, mais d’une attention très vive à la plasticité des formes, une dimension sémantique.

Marion Daniel, in À demi-mot, Paris, Bernard Jordan, 2012