Christian FERRY

Sans titre

1988 | Linogravure | 62 x 78 cm (encadrée) | ED48

Au premier regard on se retrouve déconcerté par un désordre de lignes qui s’enchevêtrent, se biffent, s’effacent mutuellement, le regard erre, ne pouvant se fixer sur aucune trajectoire, n’ayant aucun point d’ancrage, juste appelé par le rythme puissant du pinceau, par la luminosité des plages bleues. Ce n’est que progressivement que l’on peut reconnaitre sous cet incessant travail de rature les figures qui s’imposent lentement par delà le brouillage des trajets, la furie désordonnée des coups de brosse, la brisure des lignes descriptives. Mais l’objet apparait avec d’autant plus de « netteté », d’évidence, acquérant sa force de cette déconstruction première. Il surmonte le chaos initial, se dévoile en se jouant des lignes de déconstruction, en les asservissant à son propre mouvement d’élaboration. Non pas nature morte dans l’atelier du peintre car il n’y a ici nulle description, nulle recherche d’une quelconque vérité ou essence de l’objet mais bien plutôt une interrogation sur la chose sur son surgissement. Comment la chose apparait-elle ? Elle se fait et se défait sans cesse sous notre regard, se pose dans l’évidente fragilité de son être, sans nul souci de citation. Dans un espace plat, sans dimensions, l’objet affirme son existence dans sa précarité même, en l’absence de tout repère, de tout sol. Il crée son propre lieu par son affirmation brutale, par les étroites relations – juxtapositions, superpositions- qu’il entretient avec les autres objets, se jouant de la possibilité de sa propre destruction.

S. LOIRET

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