Sans titre

Fragments de mes carnets, années 87, 88, 89, 90

Jeudi 3 novembre 1988.

Règle du jeu / règle de la peinture.

1. Numéroter chaque couche de peinture.

2. Laisser les numéros apparents.

3. Continuer à peindre avec des jus légers et colorés, en voilant un numéro à la fois.

Texte écrit début mars 1987 :

La peinture, transparences successives, ne couvre pas. Dessin préparatoire, notes restent visibles On ne sait si l’écriture est une continuité, une signature à la peinture ou si la peinture continue le geste du dessin. Un recadrage au fusain, quelques notes sur la toile affirment le plan du tableau tandis que les lieux représentés nous mènent dans des espaces illusoires : musée, cinéma, galerie, théâtre, atelier, balcon : lieux de représentation où la peinture est mise en scène. Ces lieux sont vides : « Il n’y a pas de corps dans mes peintures. Il y a l’espace du tableau et moi ».

Le 28 mars 1987 :

Mettre en rapport deux notions de perspective : l’une donne l’illusion d’un espace, d’un volume (point de fuite). L’autre affirme le plan du tableau l’éloignement est représenté par une composition en étagement.

Nantes, le 15 janvier 1988 :

Annotations, corrections, ébauches apparaissent dans le dernier état du tableau. Il livre son histoire son «écriture». Le tableau me dit soi- même.

Marie-Laure Viale