Vanessa Vérillon
Solidarité
Notre vulnérabilité ne fait aucun doute. Nous la viv(r)ons. Au mieux, elle n’est qu’une question de temps, d’apparition d’une maladie, d’un âge avancé, d’un conflit imparable ; plus souvent, elle est contextuelle, un droit du sol, un déterminisme social… S’exclure d’une logique d’entraide compromet l’équilibre de nos vies, de chaque vie.
Vanessa Vérillon part de situations concrètes, de ce qu’elle voit, de notre monde qui se fragilise et se fracture entre des écarts démesurés de fortunes. Elle se documente, rencontre des personnes concernées par les thématiques des commandes qui lui sont passées – ses commanditaires sont généralement des associations, des Municipalités. Elle s’appuie sur ce reportage, puis esquisse un dessin-idée, accueillant généralement des individus. Ils sont de tout âge et de tout sexe, ils sont eux et vous. Au cœur de sa pratique, les êtres humains. La graphiste teste son message sur des surfaces réduites, des papiers d’une dizaine de centimètres de hauteur. Elle épure son concept et cherche une interaction des couleurs sémillante. Formée à l’école polonaise, à Varsovie, Vanessa Vérillon perpétue la force d’un geste pictural à même de transmettre et de provoquer une émotion. Il ne s’agit pas d’une illustration mais d’une réduction conceptuelle qui prélève et révèle le réel. Aplats, textures, traits sont travaillés minutieusement et résultent de multiples essais. Synthétique, l’image contraste avec son énergie. La moindre parcelle vibre. Ses affiches, dont de nombreuses pour les droits des femmes, déploient un sens alerte du rythme. Une des ambitions de la graphiste : que chaque affiche puisse être comprise par les enfants, que l’image partage des valeurs d’humanité comme celles que contiennent les strophes d’une comptine. Une affiche
appelle des réflexes de protection. Ici, de solidarité. En doublant le mot solidarité, la graphiste invite le lecteur à pivoter mentalement ou à tourner effectivement la composition de quatre-vingt-dix degrés. L’affiche ne fige pas. Un jour, je peux être à terre, et le lendemain aider. Dans ce mouvement, la condescendance de l’aide s’efface pour rappeler la dimension symétrique et bénéfique de la redistribution, la réalité de l’interdépendance. La gamme de trois couleurs, fraîche et acidulée, contrarie l’insoutenable cercle vicieux de la précarité.
Avec des mains tendues, des corps à terre et debout, Vanessa Vérillon nous certifie que se croire étranger à cette réciprocité ne participe qu’à accélérer une chute commune et à rétrécir les possibles de nos histoires.
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