Régis PERRAY

Un vendeur de balais ambulant

2004 | Photographie contrecollée sur dibon 2 mm | 120 x 100 cm (encadrée) | PW21

  • POINT TECHNIQUE
  • 1 point d’accroche

« … Cette propension à s’occuper du sol remonte à l’époque de ses études aux Beaux-arts de Nantes. En troisième année, alors que chacun s’active, qui à la peinture, qui à la sculpture, qui à la performance, Perray, lui, décide de poncer une par une les lames du parquet de son atelier, puis de les laver. Rien d’autre mais tous les jours, du matin au soir. C’est ce qu’il présentera au jury à la même époque, il s’attaque aux marches d’entrée de l’école, comme s’il avait voulu y dérouler un tapis rouge. Dans un cas comme dans l’autre, il y passe l’essentiel de son temps, patiemment et avec détermination. Quelques outils, le corps au travail, l’inscription de ce geste, voilà désormais ce qui va constituer les ingrédients d’une œuvre fondée sur une attitude, une attitude qui, à l’inverse de la posture, n’est rien d’autre que la marque revendiquée autant que discrète de son rapport au monde… »

« … L’art de Régis Perray est indissociable de sa vie. Un Polaroïd de 1977 le montre, enfant, dans la cuisine familiale, appuyé sur un balai. Plus tard, en 1998, il se rend régulièrement à l’église nantaise Notre-Dame du Bon Port afin de s’y recueillir ; une forme de prière, mais si particulière et qui consiste à patiner, rectangle en laine sous le pied, sur la rosace marquetée du sol. N’est pas très éloignée de cela sa dernière action dans la cathédrale d’Amiens où, pendant 7 jours aux heures d’ouverture de l’édifice, il arpente les méandres du labyrinthe au sol de la nef centrale. Il a su vaincre les résistances de l’archevêque en le convaincant de sa sincérité. C’est un marcheur, un pèlerin ; et cela, que sa marche s’inscrive dans le domaine de l’art ou dans celui de l’expérience religieuse. Ce geste, la responsabilité inhérente à ce geste, qu’on le dote ou non d’une signification religieuse, est-il au fond si différent de celui d’un Caravage peignant les pèlerins d’Emmaüs, de celui de Pollock montrant à Hans Namuth ce que veut dire le corps à corps avec la toile ? L’art de Régis Perray, c’est à la fois sa vie, plus précisément ce tour particulier qu’il confère à certains moments de sa vie et ce qui, toujours, la dépasse ; c’est, selon ses propres termes «mettre à jour sa propre histoire puis la dépasser pour essayer de mettre en place un vrai travail». Et c’est son geste, dans sa spécificité, qui constitue l’outil de ce dépassement… »

Extraits de Sur la terre comme au ciel par Jean-Marc Huitorel, 2006

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