Forêt calcifiée I

Tout est poussière, tout est vent, tout est silence — François Cheng.

Série de céramiques, nourries de matières glanées autour de Nantes et vers Carnac : tuffeau pulvérisé — calcaire tendre issu de la lente sédimentation de coquillages microscopiques, vestige d’un océan disparu — mêlé à des racines, lianes et bois morts. Au four, l’organique se consume et laisse son empreinte : fossiles, ossements, cartographies cellulaires. Les formes obtenues évoquent les reliefs révélés à marée basse, quand l’eau se retire et montre l’envers du monde. À la manière de tessons antiques, ces pièces interrogent la frontière entre mémoire et imagination, fragilité et résistance au temps. Modestes archives du vivant, elles témoignent des cycles d’érosion, de disparition et de retour. Humblement, le projet fait sentir la circulation entre mémoire minérale, organisme et imaginaire, et invite à regarder ce qui demeure, suspendu entre effacement et permanence.