Montagne de feu

Montagne de feu recourt à sept encres – quatre classiques immuables imprimées en ton direct (bleu clair, vert, jaune et magenta) et trois thermochromiques (magenta, rouge et bleu foncé) – qui deviennent, de manière réversible, transparentes à partir de certains seuils de températures, ce qui modifie en profondeur la chromie de l’image.
Au tirage, le collectif va couvrir l’impression en ton direct de strates d’encres photosensibles, qui révéleront au fil des modulations thermiques
la couleur qu’elles recouvrent. De 19 °c à 23°c, le bleu foncé s’efface pour laisser apparaître le rouge qu’il recouvre et le magenta s’estompe
pour rendre visible le jaune. À partir de 28°c , le rouge disparaît à son tour, pour dévoiler en arrière-plan un magenta fixe. L’usage d’encres
thermosensibles avait déjà été expérimenté par le collectif, en 2019, pour l’impression d’une édition de Fahrenheit 451, de Ray Bradbury, dont les pages noircissent avec l’élévation de la température.
Inspiré de la gravure Illustration imaginative de la mer de Glace sous la forme d’un dragon (1892), de Henry George Willink, et composé d’un assemblage de vues de montagne collectées dans le massif du Mont-Blanc, Montagne de feu fonctionne comme un indicateur formel du réchauffement climatique dont on peine, à court terme, à percevoir les conséquences.